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Les micromollusques

En fait, on ne devrait pas parler de micromollusques - car la plupart des espèces de mollusques sont petites ou très petites. Etre « micro » est donc banal pour un mollusque. On devrait au contraire parler de « macro- » ou « mégamollusques » pour désigner les « gros », ceux qui se mangent (bulots, lambis, burgaus) ou qui se collectionnent (cônes, porcelaines, murex) ; mais l'appellation « micromollusque » est consacrée par l'usage...

Le terme « micromollusque » désigne des mollusques dont la taille adulte va de 0,7 mm - pour les plus « micro » - à 10 ou 12 mm, pour les plus « macros ». Grosso modo, la moitié de la diversité du groupe des mollusques se situe dans cette classe de taille : il y a, là-dedans, des parasites, des mangeurs d'éponges, des racleurs de film bactérien ou algaire, des carnivores, des herbivores, des détritivores, ou des filtreurs, mais aussi beaucoup d'autres dont les modes de vie sont inconnus ou presque : être « micromollusque » n'a donc aucune implication en termes d'écologie ou de biologie.

 

Sans aller jusqu'aux très grands bénitiers de l'Indo-Pacifique, les plus grandes espèces de mollusques (lambis, casques, charonia) mesurent 20 à 30 centimètres - ce qui veut dire que le rapport en volume entre les plus petits et les plus grands était de l'ordre de 1 à 10 millions. Ce rapport n'est pas si incroyable qu'il y parait au premier abord : il est en effet le même entre un micromammifère (une petite musaraigne) et un éléphant ou une baleine.

Philippe Bouchet.