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Le poisson-lion, un fauve sur les récifs

A l’échelle mondiale, les espèces exotiques envahissantes sont considérées comme une des causes majeures de perte de la biodiversité. En Martinique, plusieurs dizaines d’espèces de faune et de flore terrestres sont considérées comme invasives et font l’objet de programmes de prévention ou de contrôle. Côté mer, après l’invasion de ses fonds côtiers par la phanérogame marine Halophila stipulacea (cf post consacré), le milieu marin martiniquais fait face depuis 2011 à l’invasion fulgurante d’un prédateur très prolifique : le poisson-lion.   

 Le poisson-lion (Pterois volitans) © Fabien Vedie / DEAL Le poisson-lion (Pterois volitans) © Fabien Vedie / DEAL

Le poisson-lion (Pterois volitans) appartient à la famille des Scorpaenidés (rascasses). Originaire de la zone indopacifique et très prisé par les aquariophiles, il a été introduit dans le milieu naturel en Floride dans les années 80. Après une phase de latence, son invasion fulgurante dans le bassin caribéen à partir des années 2000 est considérée comme une menace à plusieurs titres :

  • Espèce vorace et sans prédateurs locaux connus, elle impacte le recrutement en juvéniles des espèces autochtones (poissons et crustacés) et constitue ainsi une menace supplémentaire pour les écosystèmes marins côtiers déjà fragilisés, en particulier les récifs coralliens. La pêche professionnelle pourrait à terme être potentiellement impactée par la diminution induite des stocks de poissons commerciaux ;
  • La stratégie de reproduction de l’espèce très efficace et sa grande variété d’habitats lui permettent d’atteindre sur certains secteurs des densités importantes, réduisant de façon générale la biodiversité des écosystèmes et pouvant favoriser la raréfaction de certaines espèces déjà menacées ;
  •  Son caractère venimeux constitue enfin une menace sanitaire pour toute personne susceptible de la manipuler, en particulier pour les pêcheurs. Le poison, contenu dans les rayons épineux des nageoires dorsales, ventrales et anales, peut impliquer une prise en charge médicale en cas de piqûre.
 Le poisson-lion (Pterois volitans) © Fabien Vedie / DEAL Le poisson-lion (Pterois volitans) © Fabien Vedie / DEAL

Une stratégie de contrôle des populations de poisson-lion a été établie et mise en œuvre dès sa première observation sur le territoire martiniquais il y a maintenant plus de 5 ans. Pilotée par la DEAL Martinique avec l’appui de l’Observatoire du Milieu Marin Martiniquais et d’autres partenaires, elle vise la sensibilisation du public sur la problématique, le suivi et contrôle des populations côtières accessibles par les plongeurs de loisirs équipés de matériel de capture dédié, la formation des pêcheurs pour la préparation du poisson avant vente ainsi que la découverte et l’appropriation des consommateurs de ce nouveau mets. Des actions de recherches sont également en cours pour mieux évaluer les impacts de cette invasion.

Du poisson-lion au menu ! © Fabien Vedie / DEAL Du poisson-lion au menu ! © Fabien Vedie / DEAL

Cette stratégie a porté ses fruits puisque l’on constate aujourd’hui une diminution significative du nombre d’individus sur les espaces côtiers accessibles et une consommation généralisée du poisson-lion.

Pour en savoir plus, cliquez ici !

 

La DEAL Martinique vous propose de découvrir ce documentaire traitant de la problématique du poisson-lion dans les caraïbes, et en particulier dans les Antilles françaises.

Regarder le documentaire "Caraïbes, alerte au poisson-lion"

 

Fabien Védie.